Une surprise bien étrange [PV Onyx]

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Rutile ne comprit pas vraiment ce que lui dit son majordome, mal en point, après une surprise ? C’était étrange mais il n’y fit pas trop attention. Il avait toute confiance en Onyx, alors pourquoi douter de lui ? En tout cas il avait envie de se détendre avant de rentrer, alors il espérait qu’il irait bien.
Rutile se laissa diriger par le démon, il valait mieux pour lui puisqu’il était certain de se perdre au bout de quelques minutes. C’était très énervant de ne pouvoir parcourir la ville sans guide, et qu’elle honte pour un noble de son rang, heureusement son majordome était toujours avec lui. Une fois arrivée dans une ruelle sombre, ce dernier resserra la main du comte dans la sienne et il frappa à une porte cachée dans l’ombre. C’était à partir de ce moment que Rutile commença à se poser des questions. Où étaient-ils ? Et que venaient-ils faire dans un endroit pareil ? Onyx avait bien dit Surprise pas suicide. Mais malgré cela, il garda son sang froid, et les yeux d’une vieille femme apparurent dans la porte. Rutile était quelque peu effrayé tout d’un coup, traitement de faveur ? Dans cet endroit Lugubre ? Cela devenait de plus en plus étrange.
Il entra derrière le démon qui ne le lâchait pas, et même s’il ne le disait pas, tenir la main du majordome le rassurait. Il dévisagea la vieille femme, elle était vraiment … Horrible et finalement le comte était heureux de ne jamais connaître la vieillesse. Il réprima un sourire en pensant que la situation n’était pas appropriée mais au moins il était moins effrayé.
Enfin, cela ne dura pas, rien qu’entendre la voix de cette femme le faisait trembler. Il ne répliqua pas, en réalité il ne comprenait rien à la situation, et donc il ne savait pas quoi lui répondre. Il regarda la main d’Onyx sur son épaule, il avait l’impression d’être tombé dans un piège et si c’était bien le cas ce maudit démon allait le payer ! Rutile écouta les paroles de son majordome avec stupéfaction, Pour qui se prenait-il ? !

-Onyx !!

Il n’eut pas le choix et la vieille femme l’attrapa par le bras et le fit assoir sur un canapé. Il sentit quelque chose bouger sous le canapé, il en sortit un rat et avec dégout il le jeta sur Onyx. Ce geste n’était pas vraiment voulu mais c’était drôle. Rutile fit un sourire, il tourna la tête et la vieille lui attrapa violemment le visage. Il se retint de faire un commentaire sur son seul œil et sans le remarquer il arrêta de respirer. Il n’aimait pas ne pas avoir le contrôle de la situation, et surtout lorsque son démon s’amusait de sa position. Il enleva la main de la femme, il voulait bien jouer mais il n’était pas un animal de foire. Elle le regarda en détail, inspectant sa gorge, regardant ses yeux comme le ferait un médecin. Soudain, La vieille se tourna vers un comptoir rempli de babioles qu’on croirait tout droit sorties d’un cimetière. Elle sortit plusieurs instruments dont il ne connaissait nullement l’existence. Mais il était légèrement stressé, il ne faisait plus confiance à son idiot de majordome dorénavant, enfin il devrait l’empêcher de mourir au moins. Elle prépara un mélange bizarroïde que Rutile préféra ignorer, il s’agissait en fait d’une potion faite à partir d’Arsenic, qui à petite dose pouvait tuer lentement.
Le comte restait assis sur ce canapé inconfortable tout en regardant l’étrange femme, elle mit son liquide transparent dans une seringue et s’approcha de lui.

-Allez mon mignon, donne moi ton bras … héhé

Elle attrapa le bras de Rutile et le tendit d’un coup sec en lui remontant sa manche. Elle lui fit un sourire mauvais et lui planta la seringue dans l’avant bras. Le comte se retint de frapper la vieille femme, c’était un plan d’Onyx, une surprise, il ne pouvait rien lui arriver. Il regarda le liquide se déverser dans ses veines, il sentait qu’il n’aurait jamais dû laisser la vieille lui faire ça mais comme le démon ne faisait rien il se laissait faire. Le comte aurait préféré qu’Onyx lui explique le plan au lieu le prendre au dépourvu. Premièrement il avait peur de faire une bêtise, ou de gâcher le plan et deuxièmement il craignait pour sa vie. La vieille enleva la seringue et la posa une étagère, en plus d’une piqure remplie d’un liquide inconnu, l’hygiène laissait vraiment à désirer …
Elle se dirigea vers Onyx, lui confiant un flacon du liquide qu’elle venait de lui verser dans le bras et elle lui souffla quelques mots, Rutile comprit seulement qu’il devait en prendre une fois par jour pendant une à deux semaines. Il se leva et fit quelques pas mais d’un coup il fut pris de vertige et s’accrocha à une étagère pour ne pas tomber. Il lança un regard noir à son majordome qui ne bougeait même pas le petit doigt ! Le comte se dirigea vers Onyx et s’accrocha à son bras pour ne pas tomber.

-Je t’attends dehors … J’ai besoin de prendre l’air …

Il attrapa sa canne en laissant son chapeau et son manteau à son majordome. La vieille lui ouvrit la porte en toussant et il sortit, elle referma la porte derrière lui. Le comte se laissa tomber par terre contre le mur à côté de la porte, il soupira longuement avant de repenser à sa petite sœur. Il faisait tout ça pour elle mais c’était fatiguant et en plus il ne comprenait toujours pas pourquoi il était ici ni ce qu’Onyx avec derrière la tête. Il passa une main dans ses cheveux, il avait perdu son habituel sourire. Il se doutait bien que le démon avait trouvé une piste mais il se sentait mis à l’écart tellement il était perdu. Il regardait en face de lui mais la ruelle était très peu éclairée, il ne voyait rien. Il ne voulait rien voir, il se sentait seul…
Il attendit un moment qui lui parut interminable quand Onyx sortit enfin, Rutile se leva et donna une gifle monumentale à son majordome. C’était la première fois qu’il le giflait mais c’était la première fois qu’il le méritait vraiment. Il fit quelques pas dans la ruelle avant de se rendre compte qu’il ne savait absolument pas où il était. Il se tourna vers le démon juste derrière lui et sans le vouloir il rendit son petit déjeuner sur son majordome. Il se frotta la bouche avec le dos de sa main et regarda le démon,

-Qu’est-ce que cette vieille folle m’a donné, et qu’est-ce qu’on fait là ?

Il regarda Onyx en tremblant, il faisait froid dans cette ruelle…

Onyx lâcha l'épaule de son maître sans savoir que ce dernier était inquiet et plaçait toute sa confiance en lui. De toute façon, il avait conclu un marché hier soir avec cette vieille femme. Elle ne lui donnerait pas du poison sur place. Elle avait plutôt intérêt à respecter leur entente sinon elle aurait à faire à lui! Surtout que si Rutile mourrait sous l'effet du poison... Le démon mangerait l'âme pourrie de cette vieille chouette! Mais le Comte Turner ne mourrait pas! Le démon y veillerait personnellement et de très prêt. Il regarda avec une grande concentration tous les gestes de la femme et attrapa le rat que son maître lui lançait dessus. Il haussa les sourcils en le voyant. Il n'y avait décidément pas beaucoup d'hygiène dans cette maison! Le rat essaya de mordre le doigt du majordome. Étant un démon très impatient en général, il serra les dents et, le tenant pas sa longue queue, l'envoya voler contre un mur. Il se retourna alors vers la vieille femme qui commençait à osculter brusquement son maître. Onyx fronça les sourcils, il n'aimait pas trop la façon d'agir de cette carne. Après cela, elle commença à fouiller dans ses affaires et en sortit un flacon avec une seringue. Impassible mais au fond inquiet, le majordome se demandait ce qu'allait faire cette sorcière. Elle n'allait tout de même pas lui donner le poison alors qu'ils avaient conclus que... Mais pourtant c'est ce que fit cette vieille. Elle enfonça l'aiguille dans le bras de Rutile et y déversa le poison. À cet instant précis, Onyx contracta la mâchoire et fit un pas en avant comme pour arrêter la vieille carne. Mais cette dernière avait déjà fait son œuvre. Elle rangea le seringue sur une étagère poussiéreuse et remit le flacon dans sa boite. Avec ce manque d'hygiène, le majordome ne serait pas étonné de voir que, en plus du poison, Rutile chope une maladie! Faire confiance à une sorcière comme cette bonne femme... Quelle idée stupide! Heureusement que ce n'était que de l'arsenic! Sinon l'anti-poison n'aurait pas été connu au démon... De plus il connaissait un célèbre médecin dans la ville voisine de Londre, il ne serait pas difficile de s'y rendre vite et de revenir en porter à son maître. L'arsenic ne tuait pas s'il n'était pas prit à haute dose puisque les humains en avalaient de jour comme de nuit sans s'en rendre forcément compte.

La vielle tendit le flacon à Onyx qui le prit sans le voir, perdu dans ses pensés. Il écouta simplement les indications de la vielle. Le majordome ne comptait bien entendu pas en donner à son cher maître. Il rangea la fiole dans sa poche pour ne pas paraitre tout de suite suspect au yeux de la sorcière. Le comte choisit ce moment la pour ce lever du canapé et il vacilla. Il dut même s'appuyer sur le coin du bureau pour ne pas tomber. Le majordome voulut se précipiter pour l'aider mais le regard noir de celui-ci le fit ne pas bouger le petit doigt. Rutile vint ensuite s'accrocher à son bras en déclarant qu'il avait besoin de prendre l'air. Lorsque le maître fut dehors, Onyx se retourna vers la vieille femme qui revenait d'un pas trainant en toussant. Le démon la fixa de ses yeux dorés avec cruauté. Il allait lui faire comprendre qu'on ne s'attaquait pas à son maître ainsi. Ils allaient devenir "amis" plus vite que prévu finalement! Le majordome serra les poings le long de son corps en saisissant un de ses longs ciseaux.

-Pardonnez moi, madame, mais il n'était pas prévu dans notre marché que vous donniez tout de suite de l'arsenic à mon maître!
-Bah, bah! Au moins vous aurez moins de travail et cela revient au même.

Onyx avait essayé d'être patient avec cette vieille. Mais il l'était bien assez avec son maître! La patience n'était pas le fort du majordome, sauf avec ses maîtres. Le démon lui lança un regard plein de haine ce qui fit sourire la sorcière. Il s'avança d'un pas vers elle et, bizarrement, elle perdit son sourire et recula même d'un pas ou deux. Onyx, au lieu de se servir de ses ciseaux, s'agrippa plutôt à sa chaine d'argent et serra l'empoisonneuse à l'intérieur. Elle devait souffrir car la chaine l'avait fouettait au passage. Elle poussa un léger cri très rauque en tombant à genoux. Sa bouche était ouverte et laissait paraitre ses dents jaunes où de la bave se collait. Il approcha tout de même son visage du siens en sifflant entre ses dents quelques paroles acerbes:

-On ne traite pas mon cher maître de cette façon, vieille carne! Tu vas me donner les noms des assassins de Mademoiselle Turner il y a quelques années. Je sais qu'ils sont de votre grand gang et que c'était toi qui les avait mit au courant des mouvement du comte, de la comtesse et de ses enfants!

La vielle, toute tremblante baissa les en gémissant encore plus longtemps. Elle secoua vivement: elle ne voulait pas céder. De toute façon elle était vieille. Même si elle ne voulait pas mourir, elle ne voulait pas trahir les autres où elle mourrait également... Mais dans les deux cas elle allait y passer! La vieille releva les yeux. Elle parla alors à toute vitesse.

-Il y avait Rosier! Evan Rosier! C'était le chef... et puis un certain Rockwood et un autre aux grands bras maigres: James. Mais ils sont partis en chine y'à deux ans après je n'en sait pas plus et il parait qu'il y avait un quatrième gars qui...
-Ferme ta gueule, mémé!

Onyx resserra la chaine d'argent autour du corps de la vieille jusqu'à ce qu'elle suffoque. Il lui promis donc une mort lente et douloureuse. Au bout de quelques minutes, la carne ne fut plus qu'un cadavre sur le sol. Elle pourrirait certainement ici puisque personne ne la connaissait vraiment. Le majordome rangea sa chaine et eut un rictus avant de quitter la pièce et de sortir dans la ruelle sombre. Il chercha son maître des yeux et le trouva assit sur le sol. Mais il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche car Rutile se leva et lui donna une gifle que le démon n'était pas prêt d'oublier.... s'il avait été humain. Il méritait certainement cela et c'était la première fois que son maître le faisait sur lui. Le majordome resta complètement impassible et il tira la fiole de sa poche. Il hésita à la briser sur le sol mais il le fit finalement après les dernières paroles que prononça le comte. Les yeux dorés du démon remontèrent sur lui et il hocha la tête.

-Maître, nous sommes à côté du centre ville, dans des ruelles ouest. La femme chez qui nous étions s'appelle... s'appelait, Lestrange. Elle était une sorte de sorcière, très forte dans le domaine des poisons. Elle vous a donner de l'arsenic bien qu'elle n'avait pas à le faire selon notre "marché". Mais elle m'a donné des noms. Les noms de la plupart des personnes ayant assassiné votre sœur.

Onyx espérait que son maître soit plutôt content de cela mais il vacilla brutalement. Le majordome crut qu'il allait tomber. Le démon lui saisit vivement l'un de ses bras et le serra alors contre lui pour ne pas qu'il s'écrase contre le sol. Ils restèrent là un long moment avant que le majordome ne reprenne la parole. Son cœur battait vite, celui de son maître encore plus. Le démon craignit pour la vie de ce dernier. Et si la vieille carne avait mit trop de poison dans sa dose?! Il posa, sur les épaule de son précieux maître, le manteau qu'il avait récupéré. Il tremblait de froid, cela ce voyait. En plus de son manteau, Onyx rajouta le sien et il posa sa main sur le front de Rutile. Il commençait tout juste a avoir de la fièvre. Zut! Il aurait dû être plus vif sur ce coup là! Heureusement que le poison n'était pas mortel! Mais une fois rentrés, le majordome trouverait quand même l'anti-poison, au cas ou!!

-Pouvez-vous marcher, monsieur? Nous allons rentré. Vous vous mettrez au lit et je vous apporterez du lait chaud et cherchez l'anti-poison. Mais l'arsenic n'est pas mortel.

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[Désolé c'est un peu Gnan gnan mais bon xD]

Rutile regarda la fiole, que la vieille avait confié au majordome, s’écraser sur le pavé. Le liquide transparent se répandit par terre et il reposa son regard sur le démon. La fiole contenait donc vraiment quelque chose de dangereux. Il ne dit rien en attendant qu’il lui réponde. Finalement les détails sur l’endroit où ils se trouvaient l’importait peu. Il n’avait aucune idée d’où c’était de toute façon. Par contre la seconde partie l’intéressait, Avec les noms des tueurs de sa sœur il serait plus facile de les trouver. Mais ce n’était pas une raison, Rutile en voulait toujours à Onyx de lui avoir caché son plan. Il fixa le majordome sans rien dire quand il fut pris encore une fois de vertige. Mais cette fois il n’avait rien à quoi s’accrocher et il vacilla dans les bras du démon. Le comte lui en voulait mais il ne put s’empêcher de profiter de ce moment. Onyx lui mit leurs deux manteaux sur les épaules pour le réchauffer et continua. Il poussa Onyx en le fixant droit dans les yeux,

-Ne me fais plus jamais ça ! Il s’éloigna un peu, Je suis ton maître et lorsque tu mets en place ce genre de plan, je veux en être au courant !! Il fit un pas de plus et enchaîna pour répondre à sa question, Pour qui tu me prends ? Bien sûr que je peux marcher !

Mais à peine avait-il terminé sa phrase qu’il perdit l’équilibre et se sentit tomber. Heureusement le démon l’avait rattrapé avant que sa tête ne touche le pavé. Il pesta contre ses jambes qui refusaient de le porter et Onyx le prit dans ses bras. Il n’avait aucune envie d’être porté de cette manière par son majordome mais il n’avait pas le choix. C’est alors qu’il se rendit compte de ses paroles. Cette vieille femme lui avait injecté de l’arsenic ! Mais comment pourrait-il de nouveau faire confiance à Onyx après cela ? Elle aurait très bien pu le tuer et lui parlait d’un antidote le plus normalement du monde ! Heureusement qu’il avait trouvé ces précieux indices sinon le comte aurait pu croire qu’il voulait dévorer son âme avant l’heure. Il passa ses bras autour du cou du majordome dès qu’il commença à courir dans le sens inverse. Une fois de plus le comte s’était trompé de direction. Il ne se sentait vraiment pas bien mais il ne se plaignait pas.

Ils arrivèrent rapidement devant la diligence du comte. Onyx le posa délicatement sur le sol et ils montèrent dans la voiture. Rutile attendit que le démon soit assis pour s’installer sur ses genoux de la même façon qu’à l’allée. Il commençait à avoir mal à la tête et il était fatigué de cette journée. Il sentit la main de son majordome se poser sur son front qu’il savait déjà brûlant et il soupira. Il était confus dans sa tête et la seule chose qu’il savait c’est qu’il n’arrivait pas à dormir. Quand ils furent enfin arrivés, Onyx le reprit dans ses bras. Pendant qu’il marchait vers la porte d’entrée, Rutile posa sa tête sur son épaule et chuchota,

-Qu’as-tu fais à la vieille femme pendant que je t’attendais dehors ?

La nouvelle bonne vint leur ouvrir la porte avec un grand sourire. Contrairement aux deux autres domestiques celle là c’était Rutile qui l’avait engagé. Et même s’il ne l’avait choisi que pour son joli minois elle faisait de l’excellent travail. Elle fut surement surprise de voir son maître à moitié endormi dans les bras de son majordome mais elle ne dit rien. Il se força à sourire et elle reprit ses tâches ménagères.
Onyx le monta jusqu’à sa chambre et le déposa dans son lit. Le comte regarda le démon sortir de la chambre, il était surement parti chercher son lait. Rutile en profita pour enlever ses chaussures et ôter les manteaux et sa veste. Ne gardant sur lui que sa chemise et son pantalon. Il se leva et en s’appuyant sur sa canne il marcha jusqu’à la fenêtre, il était fatigué mais il voulait savoir les noms des assassins de sa sœur. Il regarda le jardin en promettant à sa sœur qu’ils seraient bientôt réunis, le majordome revint enfin avec un verre de lait. Le comte se tourna vers lui en souriant et il écouta Onyx lui dire de se coucher. Ce qu’il fit pour éviter de se faire sermonner alors qu’il n’avait même pas la force de répliquer. Il s’assit dans son lit sous les couvertures et il but le verre que son démon lui tendait.

-Quels sont les noms des assassins alors ?

Il passa une main dans ses cheveux en regardant Onyx dans les yeux, ce n’était peut-être pas vraiment le moment puisque sans le vouloir il oublierait certainement les noms qu’il lui dirait. Il attrapa la main du démon et la posa sur sa joue, il lui sourit gentiment. Finalement il ne pouvait pas lui en vouloir très longtemps, il se décevait lui-même.
Il posa sa tête sur l’oreiller et ferma les yeux, il chuchota,

-Onyx … Tu ne me trahiras jamais, hein ?

Il attendit que le majordome lui réponde et il s’endormit en espérant qu’Onyx lui trouverait un antidote. Il ne voulait pas rester faible et fragile toute le restant de sa courte vie. Il supportait déjà mal que le démon le voit dans cet état.

Onyx lâcha son maître lorsque celui-ci voulut se dégager. Il savait que s'il lui avait fait part de son plan il aurait voulu trouver une autre alternative. Et le démon préférait ne pas avoir à le faire. D'autant plus que ce n'était pas si grave, il ne mourrait pas. Mais le confort faisait partie de la vie des humains... Et de toute façon, le majordome était obligé d'obéir à son maître donc il hocha la tête en signe d'assentiment. Il le regarda faire quelques pas dans la ruelle. Mais ses jambes tremblantes ne le portèrent pas bien loin. Il vacilla et chuta. Avant que sa tête ne heurte violemment les pavés, Onyx le rattrapa fermement. Il pouvait marcher, n'est-ce pas!! Comme il n'y avait aucune autres alternatives, le démon le prit dans ses bras comme une princesse. Rutile qui était un humain si fier ne devait pas aimer ce traitement... Mais il n'avait aucun autres choix malheureusement! Qui plus est, le noble n'était pas partit dans la bonne direction! Dans l'autre sens ce trouvait la diligence. À moins qu'il ne veuille pas encore rentrer, c'était de l'autre côté! Onyx eut un, très léger sourire et il se mit en marche d'un pas rapide pour ne pas faire attendre son maître dans cette position assez humiliante pour ce dernier. Lorsque les humains vont mal, normalement ils gémissent, se tortillent et se plaignent! Ce n'était pas le cas de son maître et le démon en fut presque fier. Au moins il n'avait pas attrapé une petite nature qui n'avait même pas versé une larme à la mort de son père, continuant à vivre comme si de rien n'était. Une fois arrivés à la diligence, le majordome aida son maître à monté avant qu'ils ne s'installent sur une banquette. Cette fois-ci, Onyx ne déposa pas sa main sur la chevelure de noble mais sur son front pour voir si de la fièvre n'augmentait pas. Heureusement elle restait un peu près au même niveau. Mais elle semblait precistante. Le voyage semblait plus long qu'à l'allée mais le temps comptait peu pour un démon. Par contre le temps pressé peut-être pur son maître dont les jours étaient comptés depuis sa naissance et encore plus depuis le pacte. Une fois arrivés au manoir, le majordome prit délicatement le noble dans ses bras et il posa le pied à terre. Le chuchotement de Rutile fit frémir imperceptiblement l'oreille d'Onyx. Il n'eut aucun sourire même si la situation était amusante et les mots joyeux.

-Elle ne posera plus aucun problèmes, monsieur, murmura le démon à l'oreille de son maître, que cette femme repose en paix.

La nouvelle bonne vint leur ouvrir la porte. C'était Rutile qui l'avait engagé, certainement pour son joli minois délicat. Elle n'avait pas le profile d'une bonne mais elle faisait bien son ménage. L'habit ne fait pas le moine comme on dit! Elle trouva certainement très étonnant de voir le majordome porter ainsi son maître. Onyx ne lui fit pas un signe ni un sourire. Mais tous les domestiques avaient l'habitude de cet air impassible qu'il gardait la plupart du temps. Elle repartit faire ses tâches ménagères, inquiète peut-être ou alors "je m'en foutiste". Le démon ne prêta pas plus attention à cette femme et monta les marches du hall comme s'il volait dans les airs. Ils arrivèrent à la chambre du maître et Onyx se dépêcha de poser le nouveau comte Turner sur les draps de son lit. Il s'inclina avant de sortir rapidement afin de lui apporter un verre de lait chaud. Onyx poussa la porte de la cuisine. Il devait être la fin de l'après midi à présent et la cuisinière coupait quelques carottes en fines lamelles. Le majordome se rendit compte qu'il avait oublié la liste de course pour cette femme. Il se plaça à ses côté. Elle leva alors la tête, étonnée de le voir sans les marchandises et de le voir sans son manteau noir. Onyx ne quittait presque jamais son manteau et la cuisinière ne l'avait jamais vu dans une chemise blanche. De plus il faisait froid dehors, alors pourquoi donc?

-Je suis navré, Natacha, j'ai oublié votre liste pour les courses. Le Maître a été prit de nausées et nous avons du rentrés en quatrième vitesse. J'ai le médecin a allé consulté pour Monsieur ensuite. J'en profiterai pour ramener des provisions. Mais ça m'étonnerait qu'il puisse manger quelque chose. En attendant, puis-je faire chauffer du lait?

Natacha croisa les mains sur sa poitrine et poussa un soupir avant d'hocher la tête et de retourner à ses carottes. Onyx fit alors bouillir un peu de lait et le versa dans un grand verre en cristal. Il le posa sur un petit plateau rond et sortit de la cuisine en refermant la porte derrière lui. Ses yeux dorés fixèrent alors la nouvelle bonne qui passait par là avec son balaie. Le majordome ne l'aimait pas trop. Elle était bien fouineuse cette petite! Sans s'attarder plus longtemps ici pour ne pas faire patienter Rutile, il passa devant la nouvelle avec froideur. Il entra de nouveau dans la chambre du noble et lui tendit son verre de lait. Pendant qu'il le buvait il se dirigea vers la fenêtre et ferma les volets ainsi que les grands rideaux. Après cela il retourna auprès du lit de son maître en lui disant de se coucher. Rutile le fit sans protester et le majordome eut un très léger sourire. Les noms des assassins? S'en rappellerait-il à son réveil?

-Le chef était Evan Rosier avec ses acolytes: Rockwood, James et un inconnu. Il paraitrait qu'ils sont partis en Chine.

Les mains de Rutile saisirent les siennes pour les poser sur ses joues alors qu'il posait sa tête sur son oreiller, fermant ses yeux pour plonger dans un sommeil profond. Dans un murmure presque inaudible, le comte lui demanda s'il ne le trahirais jamais. Onyx prit entre les siennes les mains de son maître. Il inclina la tête en embrassant du regard les traits du visage de Rutile qui, dans quelques temps, serraient inertes. Il eut un très grand sourire, montrant ses dents blanches et pointus pour le cas de quelques unes.

-Jamais, maître! Jamais. Nous resterons ensemble... jusqu'à ce que la mort nous sépare...

Onyx déposa lentement les mains de Rutile sur les draps. Il souffla la chandelle qu'il avait allumé, plongeant la chambre dans l'obscurité, reprit le plateau rond avec le verre vide et sortit de la pièce en fermant lentement la porte qui se referma sans le moindre bruit, soufflant des paroles qui se perdirent dans le vent des campagnes. Jusqu'à ce que la mort nous sépare....

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